
Un peu d'histoire ...
Lorsque nous pensons aux "vikings", nous imaginons leurs drakars, des raids violents, les pillages, la barbarie ... Nous pensons à Ragnar Lodbrok, au roi Harald, au dieu Odin ...
Lorsque nous pensons à la Bretagne, nous évoquons les druides, la forêt de Brocéliande, Excalibur, le roi Arthur et Merlin, ...
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Nos esprits ne vont pas d'emblée associer ces deux histoires qui semblent bien éloignées l'une de l'autre.
Et pourtant!
Légendes, folklore populaire et historicité se mélangent et nous ne savons au final plus vraiment ce qui fut et ce qui ne fut pas.
Essayons dès lors d'y voir un peu plus clair ...
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Pour commencer, le terme "Vikings" ne désigne en réalité qu'une partie des peuples nordiques appelés "Normands" (littéralement "hommes du nord"). Les Vikings sont des marins, explorateurs et commerçants mais aussi en effet des pillards et mercenaires venus par delà les mers, depuis la Scandinavie, et ayant menés de nombreuses invasions en Europe.
Les Vikings sont "ceux qui prennent la mer pour faire fortune".
La période de l'histoire appelée "l'âge des Vikings" s'étend du VIII ème au XIème siècles.
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Le siècle de confrontation entre les Vikings et les Bretons débute en 843, le 24 juin, par l'attaque surprise et sanglante de Nantes. L'histoire raconte qu'en ce jour de fête de la Saint Jean-Baptiste, 67 drakkars débarquèrent. L'ennemi incendia la cathédrale et assassinat l'évêque Gohard.
Le Royaume de Bretagne unifié nait en tant que tel en 849 par le couronnement de Nominoë à Dol.
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Il voit son apogée sous le règne de "Salaün" (roi "Salomon de Bretagne"), avant la domination des "hommes du Nord". Arrivé au pouvoir en 857, Salaün hérite d'un royaume dans lequel les vikings se sont cependant déjà implantés et qui reste sujet à leurs incursions. S'il en a combattu une partie, il fit aussi le choix de conclure des alliances avec certains.
L'apothéose de l'invasion viking en Bretagne arrive en l'an 913. Le royaume est alors laissé sans souverain légitime à la mort du successeur d'Alain-le-Grand. Il est une proie facile.
Les Vikings mènent sauvagement l'assaut contre l'abbaye de Landévennec, sur les berges de l'Aulne. Cet acte provoque une fuite massive des écclésiastiques et des aristocrates vers la Francie et l'Angleterre. Le peuple pauvre est quant à lui laissé à l'abandon et soumis à l'esclavage durant la colonnisation scandinave.
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A partir de 919, le järl (chef viking) Rögnvaldr fait de Nantes le centre de la puissance scandinave. Le comte Foulque Ier d'Anjou est incapable de défendre sa ville et sa région. En 921, le comte Robert de France, futur roi de la Francie occidentale, intervient. Il concède officiellement Nantes et la Bretagne à l'envahisseur en échange d'une vague promesse de conversion au christiannisme.
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La domination viking en Bretagne sera quasi totale durant plus de vingt années, particulièrement de 913 à 936 et marqua une coupure irrémédiable dans l'histoire du royaume de Bretagne.
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La fin du règne viking sur la Bretagne survint en 939 lorsqu'Alain Barbetorte (Alain II de Bretagne), dit "Al Louarn" (le renard), petit fils d'Alain-le-Grand, chasse les envahisseurs normands de l'estuaire de la Loire notamment par sa victoire à la bataille de Trans. Des traces des camps fortifiés de chacun des belligérants subsistent à proximité de l'étang de Ruffien.
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Si peu d'écrits de l'époque sont disponibles, de multiples traces archéologiques ont prouvés la présence des vikings en Bretagne. Citons notamment:
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* La sépulture viking de l'Ile de Groix, découverte en 1906 datant de la seconde moitié du IXème siècle ou du début du Xème siècle.
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* La forteresse circulaire viking du camp de Péran, détruite par un incendie au Xème siècle
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* Traces de camps fortifiés de la "Bataille de Trans"
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